Avec le soutient de la Ville de Nancy.
Utilisant des films d'archives familiales anonymes comme matière première, TYZANE-8MM nous immerge dans un univers visuel et sonore envoûtant. Dans cette performance introspective, les images qui défilent accompagnées d'une composition sonore teintée de mélancolie font appel tour à tour à la mémoire collective et aux souvenirs intimes de chaque visiteur. Le son et l'image, indissociables, nous plongent dans une boucle de va-et-vient entre notre propre regard intérieur et un assemblage poétique de paysages filmés par des mains inconnues. Émerge de ce parcours la sensation lancinante d'être absorber dans un rêve éveillé.
À la lumière d'une visionneuse, Charline Thiriet entrecoupe et superpose les bandes de 16 et 8 millimètres. Jérémy Ferry associe bandes de K7 et pédales d'effet. L'établi de travail recouvert de matériel sonore et vidéo, ne fait pas office de coulisses. Poumon du spectacle, il est le lieu de vie de la performance autour duquel les deux artistes entreprennent leur chorégraphie méticuleuse. Le spectateur quant à lui, est libre d'y laisser promener sa curiosité pendant toute la durée du jeu.
De la composition sonore émane le bruit capturé des films élancés dans les rouages de veilles visionneuses. Mais contrairement à des grains de sable dont l'écho marquerait le temps dans un sablier, la performance, elle, retient et étire les secondes pour accrocher notre rêverie sur le tissus blanc éclairé d'archives.
Parfois, des marques surgissent sur les images, et viennent effacer la présence des personnages. La place est ainsi faite au spectateur afin qu'il s'y glisse et empreinte les mêmes sentiers de montagne que l'Autre, Anonyme.
Avec la présence latente des 4 éléments, cette performance prend parfois la forme d'un regard post-apocalyptique. Car au-delà de la contemplation naît une interrogation, vitale. De par la fragilité des films et des matériaux utilisés, l'accompagnement sonore sidéral, TYZANE-8MM soulève en fait la question de notre propre finitude.